top of page
Rechercher

Le jour où Bernardo a désamorcé une crise dans son restaurant avec un menu : Une Leçon de Synergie

Mon cher public, (celui qui sait que la meilleure technique de self-défense est celle qu'on n'utilise pas, mais qui a quand même deux ou trois plans de secours dans sa tête), bienvenue sur ce blog où je décortique la gestion de crise avec le même enthousiasme qu'un mentaliste décortique un lapsus.


Préparez-vous à rire un peu, beaucoup, passionnément, car je m'apprête à vous raconter une histoire de fou, de celles qui font le charme et le sel de ma vie d'expert en self-défense et formateur en gestion de conflit... une histoire qui est aussi la meilleure promo pour mon nouveau bouquin co-écrit avec l'immense Bernardo.


Je suis votre humble serviteur, celui qui a passé plus de 20 ans dans un groupe d'intervention, qui détient un beau 4ème dan en self-défense (on m'appelle parfois "le professeur du chaos"), et qui, par-dessus le marché, voit dans vos tics nerveux la marque de fabrique de votre prochain mouvement. En gros, je suis un mentaliste qui pourrait vous désarmer avec une blague, puis vous serrer la main.


Mon acolyte et ami de toujours, Bernardo, c'est l'autre moitié de mon cerveau. Vous le connaissez peut-être déjà : c'est un homme qui a la patience d'un moine bouddhiste et le sens de la punchline d'un artiste de stand-up. C'est avec lui que j'ai écrit ce petit bijou, un livre qui, je l'espère, va révolutionner votre approche de la sécurité : "La synergie entre communication et self-défense". Le titre est sérieux, je vous l'accorde, mais l'approche est dévastatrice d'efficacité.


Et figurez-vous que cette histoire est l'illustration parfaite du concept central du livre : la communication n'est pas un substitut à la self-défense, c'est la première ligne de self-défense.


Acte I : Le Client "Loup Solitaire" et le Langage Corporel qui pue le soufre


Bernardo, en plus de sa sagesse légendaire, possédait un petit restaurant de quartier. Un lieu charmant, genre ambiance familiale, où la seule chose qui devrait déraper, c'est la sauce.


Un soir, j'étais là, tranquille, en train d'analyser le langage non verbal d'un couple qui se disputait (spoiler : le mec touchait constamment son cou, un signe classique de stress et de mensonge – oui, je fais ça tout le temps, désolé), quand un client est entré.


Mon radar de mentaliste a sonné l'alarme, le genre de sonnerie qu'on entend seulement quand on a passé deux décennies à décoder des situations potentiellement explosives.


Le gars, appelons-le Monsieur Grognon, était massif, avec un manteau qui semblait vouloir avaler la lumière, et surtout, il portait une tension dans ses épaules digne d'un cours de yoga raté. Son pas était lourd, ses yeux balayaient la pièce non pas pour admirer la déco, mais pour analyser l'environnement et les voies de sortie (un réflexe que je connais bien !). Mais le pire, c'est la façon dont il s'est assis : dos au mur, pour tout surveiller, mais avec une mandibule serrée et des mains qui s'agrippaient à la table. Bref, son corps criait "alerte rouge".


J'ai jeté un regard à Bernardo, qui passait l'éponge sur le comptoir, mais dont l'œil perçait l'armure du type. Mon frérot avait déjà activé le mode "lecture du danger". C'est l'avantage d'avoir co-écrit un bouquin sur le sujet, n'est-ce pas ?


Acte II : L'Escalade et la Rupture de la "Fenêtre de Tolérance"


Monsieur Grognon a commandé. Le service était impeccable. Le plat est arrivé. Et là, l'improbable s'est produit.

Il a appelé le serveur, non pas en agitant la main, mais avec un geste sec, presque une sommation, en pointant du doigt sa nourriture. Sa voix, initialement basse et menaçante, est montée d'un cran.

« C'est froid. C'est immangeable. C'est un scandale ! »


Le serveur, un jeune homme timide, est devenu pâle. C'est normal : l'agressivité verbale est un prédateur silencieux. Elle nous glace. Elle nous fait perdre nos moyens, notre précieuse "fenêtre de tolérance" se referme comme une trappe, et on passe de l'humain à la réaction animale.


Le client, lui, n'attendait que ça : que le serveur bégaye pour prendre le contrôle total de la situation. Le corps de Monsieur Grognon était maintenant penché en avant, en mode pré-agression (un signal que j'enseignais à mes stagiaires : quand le centre de gravité se déplace vers l'avant, la menace est imminente).


J'étais prêt à intervenir. Après tout, c'est mon métier. J'avais déjà mon plan A (désarmement verbal), mon plan B (l'angle mort et la diversion), et mon plan C (la technique de clé de bras apprise il y a 20 ans, mais que j'utilise avec parcimonie, car je suis un gentleman).


Acte III : Bernardo, le Menu et le "Décrochage Cérébral"


Mais Bernardo a été plus rapide. Il n'a pas foncé tête baissée. Il a contourné.

Il est arrivé calmement, pas pressé, avec un sourire sincère (le plus difficile à feindre, mais lui, il le réussit à la perfection). Le sourire, c'est l'équivalent d'un bouclier invisible : il désarme plus que n'importe quel uppercut.


« Monsieur Grognon », a dit Bernardo, en utilisant un ton de voix que j'appelle le "ton du sage" (bas, calme, mais ferme), « Je suis désolé que vous ayez une mauvaise expérience. Laissez-moi régler cela. »


Jusque-là, rien de spécial, me direz-vous.

Mais attendez la suite, le coup de génie qui justifie à lui seul mon livre.

Alors que le client s'apprêtait à lui faire une tirade sur la qualité de la cuisine, Bernardo a fait une chose complètement absurde. Il a pris le menu sur la table, l'a ouvert, et s'est mis à le feuilleter d'un air... dubitatif.


« Vous savez, » a-t-il dit en pointant une page au hasard, « j'ai bien l'impression que vous aviez besoin de notre fameux Pâté en Croûte d'Humeur Joyeuse. »


Silence. Le client l'a regardé, l'air de se demander s'il n'était pas tombé dans un asile d'aliénés.


Et c'est là que la magie a opéré.


En faisant une remarque totalement hors de propos, Bernardo a forcé Monsieur Grognon à décrocher de son mode "attaque". Il a court-circuité la spirale de l'escalade. L'agresseur, préparé à une confrontation, s'est retrouvé face à une blague absurde et une proposition culinaire inattendue.


Il a même eu... un petit rictus. Un tout petit, mais il était là. Le cerveau du client, qui était en mode reptilien (fuite/combat), est revenu, ne serait-ce que pour une seconde, au mode humain (réflexion).


Acte IV : Le Rétablissement du Contrôle avec Panache


Bernardo a saisi cette micro-seconde de doute.

« Maintenant, sérieusement », a-t-il poursuivi, en posant le menu, « j'ai un second plat prêt en deux minutes. Ce sera le meilleur que vous ayez jamais mangé, c'est ma promesse. Ou vous n'en mangez pas une seule bouchée. Qu'est-ce que vous en dites ? »

Notez la subtilité de la question. Il lui donnait un choix (manger ou pas), mais il ne lui laissait pas le choix de continuer la crise. Il lui redonnait le contrôle de son repas, mais reprenait le contrôle de sa salle.


Monsieur Grognon, après un long silence où l'on pouvait entendre les grillons chanter (oui, j'exagère, mais c'était intense), a soupiré.

« D'accord, refaites-le. Mais que ce soit chaud, cette fois. »


Victoire. La crise était désamorcée. Aucun coup n'a été porté, aucune insulte n'a été échangée, aucun témoin n'a été effrayé au-delà d'un simple haussement de sourcils.

La Moralité du Mentaliste qui aime la Self-Défense


Mon cher lecteur, mon buyer persona qui vous occupez de la sécurité de votre famille ou de vos employés, vous l'avez compris : l'histoire de Bernardo n'est pas une anecdote de restaurant ; c'est un cours magistral sur la self-défense.


Leçons de self-défense et communication :


  1. Lisez le Langage Corporel (la Base du Mentaliste) : Avant que le type n'ouvre la bouche, son corps vous a donné le diagnostic. Apprenez à reconnaître les signes avant-coureurs de l'agressivité (mâchoire serrée, balayage visuel, tension des épaules). J'ai passé 20 ans à décoder ça pour ma survie ; vous le faites pour votre tranquillité.


  2. L'Humour et l'Absurde sont des Techniques de Dislocation : Bernardo n'a pas répondu à la colère par la colère. Il a répondu par l'absurde (le Pâté en Croûte d'Humeur Joyeuse). L'agresseur est préparé pour un combat, pas pour un sketch. Cet effet de surprise ouvre une brèche, un moment d'hésitation, que j'appelle le "décrochage cérébral".


  3. Reprenez le Cadre, Pas la Personne : Bernardo n'a pas dit : « Calmez-vous » (ce qui énerve toujours plus !). Il a repris le contrôle du cadre (la nourriture) et non de l'individu. Il a proposé une solution simple et orientée vers l'avenir.


Ce que Bernardo a fait, c'est appliquer la Synergie : il a utilisé la communication comme une technique de self-défense non physique, désamorçant la bombe émotionnelle avant qu'elle n'explose physiquement.


Mon livre, co-écrit avec lui, est rempli de ce genre de techniques, allant du décodage du mensonge (mon dada) à la gestion des situations de foule (mon passé opérationnel).

Alors, que vous soyez un professionnel de la sécurité, un gérant de restaurant, ou simplement quelqu'un qui veut gérer les réunions de famille tendues (oui, la gestion de crise s'applique partout !), rappelez-vous toujours de cette leçon :


La meilleure technique pour sortir d'un combat, c'est de ne jamais y entrer. Et la meilleure façon de ne pas y entrer, c'est de proposer un bon Pâté en Croûte d'Humeur Joyeuse. Ou du moins, d'avoir la répartie pour le faire !


Prenez soin de vous, lisez mon livre (on rigole bien, je vous le promets), et n'oubliez jamais de sourire avant de devoir frapper.


À très vite pour une nouvelle analyse de crise.


P.S. : J'ai revu Monsieur Grognon la semaine dernière. Il a commandé le Pâté en Croûte. Il a dit qu'il était excellent. Le pouvoir de la suggestion, mes amis. Le pouvoir de la suggestion.

 

Francis.

 
 
 

Commentaires

Noté 0 étoile sur 5.
Pas encore de note

Ajouter une note
bottom of page