La Technique du "Parlez à ma Main" Trois Stratégies Verbales de Désamorçage
- francisbielak

- 29 sept.
- 3 min de lecture
Salut les guerriers du verbe (et les ninjas de la courtoisie) !
Si vous me suivez, vous savez que j'aime les paradoxes. Par exemple : je suis un expert en self-défense, mais mon coup de poing préféré est l'absence de coup de poing. Je suis un mentaliste, mais je préfère que les gens comprennent plutôt que de leur faire des tours. Et pour couronner le tout, j'ai passé des années à perfectionner l'art de la non-confrontation.
Vous avez identifié l'intention. L'échange verbal commence. Oubliez les phrases toutes faites de films. Nous allons utiliser la communication comme une arme de précision. C'est l'art de rendre l'agresseur... confus.
Pourquoi la confusion ? Parce qu'un agresseur qui réfléchit n'est pas un agresseur qui frappe. Nous allons l'obliger à sortir du pilote automatique de l'agression.
J'ai trois techniques favorites que j'enseigne à mes clients professionnels et privés, que vous trouverez détaillées dans le livre.
1. L'Empathie Désarmée (Le Coup de l'Éponge)
C'est ma technique favorite pour les situations de frustration (colère au volant, engueulade de voisin, conflit avec un client difficile).
L'agresseur vient vers vous, bouillant, en mode "C'est de ta faute !". La réponse classique est le "Non, c'est de la tienne !". Explosion assurée.
Ma réponse ? J'utilise le principe de l'éponge. J'absorbe son émotion sans l'accepter :
Lui : "Vous êtes un imbécile ! Vous m'avez coupé la route !"
Moi (ton calme, posture ouverte) : "Écoutez, je vois bien que vous êtes extrêmement en colère (j'ai absorbé l'émotion), et vous avez l'air d'avoir passé une sale journée (j'ai validé la frustration). Permettez-moi de vous demander pardon pour le stress que cela a causé. Que puis-je faire maintenant pour que cela ne dégénère pas ?"
En validant son émotion (sans valider son accusation d'être un imbécile), vous lui retirez son carburant. Son cerveau s'arrête : "Attends, il ne se défend pas ? Il est d'accord que je suis fâché ?". Le dialogue change de nature. C'est un outil puissant en négociation et en désescalade.
2. La Diversion Humour (Le Coup du Canard)
Attention : à n'utiliser qu'avec un bluffeur (voir un blog précédent). L'humour peut être extrêmement dangereux si l'autre est psychotique ou armé. Mais si l'agression est purement verbale et théâtrale, la diversion fait mouche.
L'idée est de dire quelque chose de tellement hors contexte que l'agresseur doit s'arrêter pour le décoder.
Lui : "Tu me regardes comme ça, tu veux te battre ou quoi ?"
Moi (regard décalé, sourire léger) : "Attendez... Mon Dieu ! J'ai une chaussette verte et une chaussette bleue ! Vous l'avez remarqué aussi ? Mon matin est raté ! Vous avez un sens du détail incroyable, vous ! Vous travaillez dans la mode ?"
Le type s'attend à "Non, casse-toi !". Il reçoit une question sur les chaussettes. C'est le coup du canard : ça glisse et il n'a rien à quoi s'accrocher. Si vous maintenez votre posture de non-menace, il se sentira stupide et partira. Vous avez gagné du temps et sauvé votre peau d'une manière assez hilarante.
3. L'Ultimatum Calme et Clair (Le Coup du Juge)
Celle-ci est pour les moments où l'agression est sérieuse et où vous devez mettre une limite non-négociable. Vous ne suppliez pas, vous n'agressez pas. Vous déclarez la suite des opérations. C'est une technique de leadership en situation de stress.
Lui (menaçant) : "Tu me donnes ton sac immédiatement ou je te casse la gueule."
Moi (ton froid, regard dans les yeux, recul d'un pas pour la distance) : "Je ne ferai rien tant que vous continuez à me crier dessus. Je suis prêt à vous écouter calmement. Si vous faites un pas de plus vers moi, la discussion est terminée et j'agirai pour ma propre sécurité. C'est à vous de choisir."
Vous avez mis le choix (et donc la responsabilité) dans son camp. Vous ne réagissez pas à la peur, vous prenez la direction de la conversation. C'est l'essence de la stratégie de communication appliquée à la self-défense.
J'ai maintenant donné trois pépites. Mais ce ne sont que des théories sans une mise en pratique dans un environnement hostile. Dans le prochain blog je vous parlerais de mon anecdote la plus folle, celle qui prouve que tout ça n'est pas que de la philosophie.
Dans le livre "La synergie entre communication et self-défense", Bernardo et moi vous donnons des grilles de lecture très précises pour devenir votre propre détecteur de mensonges comportemental. Parce que si vous savez ce que l'autre est sur le point de faire, vous avez déjà une longueur d'avance colossale. Vous contrôlez la seule chose qui compte : le timing de votre réaction.
Francis.



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